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Te tohua niutavavā hou mea àva atu àva mai i te èo ènana
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Vue de la plage Vainaho et du Fort Collet, Taiohae, Nuku Hiva. René Gillotin, 1844.

Leçon 10 - Variations sur l'appartenance en « o » et en « a »

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                                          lettre oou  lettre a


I – Concernant les simples particules possessives « o » et « a ».

Elles introduisent le complément du nom ; elles se traduisent par : du, de la, des, à, au, aux, à la.

* Te potu a Mika. / Le chat de Mika.

* Te pāriri o te hakaìki. / La voiture du maire.


II – Concernant les possessifs déclaratifs « to » et « ta » : ils se combinent aux pronoms personnels pour devenir des adjectifs possessifs.

*- Ua ìte òe i ta ù hana ? / As-tu vu mon travail ?

*- E heke au me to òe motua. / Je descends/descendrai avec ton père.


III - Remarques sur les points I et II.

A) – À la 1ère personne du singulier, selon l’usage ou l’euphonie, on peut utiliser :

*- En « o » : o ù ou bien o au ; to ù ou bien to au.

*- En « a » : a ù ou bien a au ; ta ù ou bien ta au.


*- O Nuku Hiva to ù / to au henua. / Mon pays, c’est Nuku Hiva.

*- Ua ìte òe i ta ù / ta au tau moa ? / As-tu vu mes coqs ?

B) - Aux deux 1ères personnes du singulier, on peut remplacer l’adjectif possessif par une autre forme exprimant l’affection, le respect ou l’admiration.

1) - à la 1ère personne, tu ù peut remplacer to ù, to au, ta ù, ta au.

*- To ù vaka.à Tu ù vaka. / Ma (chère) pirogue.

*- Ta ù hana tumu.à Tu ù hana tumu. / Mon métier (adoré).

2) - à la 2ème personne, peut remplacer to òe, ta òe.

*- To òe hoa à hoa. / Ton cher ami.

*- Ta òe moì à moì. / Ta fille chérie.

C) - À la 3ème personne du singulier, le pronom personnel peut être remplacé par le nom du possesseur (procédé d’inclusion).

*- Te moto o Tama : To Tama moto. / La moto de Tama.

D) - On DOIT remplacer les possessifs en to/ta par les particules o/a,

1) - Après l’interrogatif numéral « E hia ? » [Combien (de) ?] ; et donc, après un numéral et une expression de quantité (Mea nui...)

*- E hia a Kina tama ? E hā a īa tama. / Combien Kina a-t-il d’enfants ? Il en a quatre.

*- Mea nui a īa tama. / Il/elle a beaucoup d'enfnats.

*- E hia o òe èhua ? E ono ònohuu o au èhua. / Quel âge as-tu ? (litt : Combien à toi années ?) J'ai 60 ans (À moi 60 années)

2) - Après une négation :

*- Aòè a ù tama. / Je n’ai pas d’enfants.

*- Aòè o ù ava nei. / Je n’ai pas le temps.

3) - Remarque : Il apparaît que cette mutation ne soit pas valable dans la langue de tous les jours si l’on fait immédiatement suivre « E hia ? » du mot sur la quantité duquel porte la question ; c’est probablement l’influence du tahitien.

*- E hia a òe tama ? : E hia tama ta òe ? / Combien d’enfants as-tu ?


IV-
Les possessifs attributifs no / na :

Ils expriment une attribution présente, passée ou future.

*- Te nohoka na te Upoko haatee. / Le siège du/pour le Président.

*- E kāòha no òe tēnei, e tu ù hoa. / Voici un cadeau pour toi, mon ami.


V-
L’énoncé attributif avec na.

Na + sujet se placent en début de phrase pour exprimer :

A) - Le rôle de quelqu’un ou la négation de ce rôle.

On traduit cette structure par : c’est/ce n’est pas à moi, toi, lui, etc. de faire telle ou telle chose.

*- (Aê) na te tau tōìki e kohi i te kaù. / (Ce n’est pas) C’est aux enfants de ramasser les ordures. (Traditionnellement c’est le devoir des enfants de balayer les cours le matin pour collecter les feuilles mortes.)

*- (Aê) na te tōmite e āpuu i te tau manihii. / (Ce n’est pas) C’est au comité de recevoir les invités/touristes.

B) - La mise en relief, la détermination du sujet.

On traduit cette structure par : c’est moi… qui fais, ai fait, ferai telle ou telle chose.

*- Na ù e kave ia òe i Nuku Ataha. / C’est moi qui te conduirai à Terre Déserte.

*- Na Tome i haataki i te pū. / C’est Tome qui a soufflé dans la trompe.

Remarques :

1) - Dans le 2ème cas, pour une action révolue, on remplace e par i :

Na te tau mūtoi i haakoè i te koika. / Ce sont les policiers municipaux qui ont annulé la fête.

2) - En marquisien moderne, cette structure est de plus en plus utilisée pour remplacer l’interrogatif « qui ? » → O ai ?


À l’oral
, les deux « a » se fondent alors en un seul pour produire « nai e ». Au non-révolu, les deux « i » se confondent aussi pour donner « nai » :

*- Na ai e [nai e] hano mai ia òe ? / Qui ira te chercher ?

*- Na ai i [nai] hakako ia òe i te èo ènana ? / Qui t’as enseigné le marquisien ?

On rencontre aussi cette structure précédée de « I » :

*- I na ai e [I nai e] hano mai ia òe ?

*- I na ai i [I nai] hakako ia òe i te èo ènana ?


Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 11/08/2022.

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