U PEÀUÌA MAI, U ÒKOÌA...
LE SUFFIXE « ÌA » SERT À :
I - NOMINALISER le verbe → faire du verbe UN NOM.
*- tatau, te tatauìa / lire, la lecture. Mea hana nui te tatauìa ma he èo ènana. / Lire en marquisien est difficile.
*- putuputu, te putuputuìa / se réunir, la réunion. Oìoì, enā te putuputuìa io he haèhāmani. / Demain, il y a réunion à l’école.
*- hānau, te hānauìa / naître, la naissance. Ahea te koìka o to òe â hānauìa ? / Quand est ton anniversaire ? (la fête de ta naissance)
*- mate, te mateìa ; pao, te paoìa / mourir, la mort ; être fini, la fin. Aê te mateìa te paoìa o te tau mea paotū. / La mort n’est pas la fin de toute chose.
Remarque : au sud, dans ce 1er cas, -ìa est généralement remplacé par -tina :
*- te tatauìa → te tetautina ; te putuputuìa → te putupututina.
Dans le cas de mots très usuels, -ìa devient -na :
*- Te mateìa → te matena ; te paoìa → te paona.
II - EXPRIMER L’ACCOMPLISSEMENT d’une action :
A) - Il sert à traduire la VOIX PASSIVE
1) - AVEC complément d’agent (c.a.) – celui qui fait l’action.
a) - Introduit par me te (avec le, la…), si le c.a. est un moyen matériel, un instrument ou un outil :
*- U humuìa te (i)hovare me te pūrutu. / Le cheval a été attaché par la bride.
*- U pāòtoìa tēnei haè me te tapa. / Cette maison a été divisée en chambres avec du tapa.
b)- Introduit par e (par) dans tous les autres cas : personnes, animaux ou entités auto-actives :
*- U kukumiìa te peto e ai ? / Par qui le chien a-t-il été tué ?
*- U kakahuìa au e te veì. / J’ai été mordu par un cent-pieds.
*- U peìhaìa te potu e to mātou pāriri. / Le chat a été écrasé par notre voiture.
2) - SANS complément d’agent, il se traduit par on :
*- U peàuìa mai ia ù. / On me l’a dit. (Cela m’a été dit.)
*- U veveteìa te koimaa. / On a détaché le bouc.
Remarque : au sud, dans ce 2ème cas, -ìa est remplacé par –tia.
*- U peàuìa mai ia ù. → U peàutia mai ia ù.
3) - ATTENTION : en raison de leur traduction, les verbes statifs (= d’état) (Ex. : e pī = être plein) ressemblent à des formes passives mais ce sont de simples verbes bases dont le complément est introduit par la préposition i :
*- Ua pī te tai i te tau kaù èhi. / La mer était pleine de débris de cocos.
*- Ua pē te pūòo i te ūa. / Le coprah a été gâté par la pluie.
*- U koakoa au i ta ôtou hana. / Je suis content de votre travail.
B - Il équivaut à une SUBORDONNÉE CIRCONSTANCIELLE DE TEMPS et se construit comme suit :
(I) te + BV-ìa + o/a + sujet (ou bien) To/ta + sujet + BV-ìa (Litt. = à l’action du sujet, …)
*- (I) te huaìa mai o Tahia me i Papeete, u paòpaò īa. / À son retour de Papeete, Tahia était fatiguée.
*- (I) te hakatakiìa o Atamo i ta īa kī, u taaàu te tau peto. / Quand Adam souffla dans son sifflet, les chiens hurlèrent.
*- Ia ai to òe tukuìa i to ù motara ? / À qui as-tu donné ma montre ?
Remarque, au sud, dans ce 3ème cas, -ìa est remplacé par -tina :
*- Ia ai to òe tukutina i to ù motara ?
Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 11/08/2022.