Entre avril et octobre, l’alizé, tuatoka/tuatona , souffle de l’est-sud-est : il prend alors le nom de tuatoka/tuatona aìna kanauu/karauu. On appelait cette période te tai mataìki, en référence à la disparition de la constellation des Pléiades, Heimataìki. C’est la saison fraiche et généralement pluvieuse. Rappelons-nous que, de nos jours, le mois de mai se dit justement Mataìki ; dans l’ancien calendrier lunaire des ènana/ènata, l’année lunaire se nommait puni, et mataìki en était le premier mois.
De novembre à mars, l’alizé souffle du nord-nord-est, on le nomme tuatoka/tuatona aìna tiu, et la période s’appelait te tai èhua ; èhua est le nom que porte désormais le mois de janvier, Èhua.
Quand on a appliqué le calendrier occidental aux Marquises, ce mois est passé de la neuvième à la première place. Comme èhua était aussi le mois de la récolte la plus importante de fruits de l’arbre à pain, mei nui, et que pour compter leur âge, les anciens marquisiens utilisaient ce mot de èhua, on lui a tout naturellement attribué la traduction des mots an et année. Èhua fait donc référence, à la fois au mois de janvier, et à l’année par lequel elle commence (D’après G. Dening p. 71).
>>> Ce mot sert donc aussi à dire son âge. Pour expliquer qu'on a tel ou tel âge, on dit en fait qu'on a « tant ou tant de récoltes de fruit d'arbre à pain/mei » :
*- E hia o òe èhua ? E hitu ònohuu o au èhua.
*- Quel âge as-tu ? J’ai 70 ans. (Litt. « Combien à toi années ? Soixante-dix à moi années » ?
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Rédigé par Jacques Iakopo Pelleau en 2016.
Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 09/08/2022.