Mon intérêt pour la langue marquisienne remonte à mon arrivée à Ùapou en août 1995. Nommé par le ministère de l’Éducation nationale afin d’y enseigner l’anglais au collège, je me suis tout de suite frotté à l’apprentissage du èo ènana en m’aidant du seul manuel existant : « Le parler de Nukuhiva » du Père François Zewen…
En mars dernier, c’est tout ce travail effectué qui m’a valu d’être élevé au grade de chevalier des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture, Monsieur Franck Riester.
En outre, et depuis plusieurs mois, l’Académie fait appel à moi pour participer à la relecture de certaines de ses productions. Le 23 août, les académiciens marquisiens m’ont aussi invité à participer, avec deux d’entre eux, à la première séance de correction de traduction en marquisien d’ouvrages destinés au cycle 1 des écoles élémentaires des Marquises, sous la direction de Mme Aline Heitaa, inspectrice de l’éducation qui œuvre ardemment pour intensifier l’enseignement du marquisien dans les établissements dont elle a la responsabilité.
Dans la perspective prochaine de publier un article expliquant à tous, une fois pour toute, la graphie du marquisien choisie par l’Académie, les maîtres de la langue marquisienne ont fait appel à moi suite à une de mes publications traitant du sujet.
L’Académie siégeant en ses locaux à Taiohae en réunion plénière les 15, 16 et 17 septembre 2019, j’ai été invité à participer à tous ses travaux à l’issue desquels, à l’unanimité des présents, je suis fier d’avoir été intégré à cette noble institution. (Voir copie partielle du procès-verbal ci-après).
Cette reconnaissance par les maîtres de la langue marquisienne de mon implication sans faille dans la lutte pour la défense, la protection et la promotion de la langue marquisienne tombe à propos, à un moment où chacun ressent le danger de disparition de cet héritage ancestral parmi les jeunes générations, et où chacun doit redoubler d’efforts afin que les vallées et les montagnes de la Terre des Hommes continuent à résonner pour les siècles à venir des échos des voix de Kiatonui, de Vaekehu, de Tainai et de son neveu Timautete, mort en Angleterre en décembre 1800, après avoir participé activement à la création du premier dictionnaire anglais-marquisien élaboré par le Pasteur Crook à son retour de Nuku Hiva à Londres en 1799.
Ia pohuè ananu te èo ènana !!! Huiii, huiii, huuiiiaaa !!!
Rédigé par Jacques Iakopo Pelleau le 07 octobre 2019
Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 22/08/2022.