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Vue de la plage Vainaho et du Fort Collet, Taiohae, Nuku Hiva. René Gillotin, 1844.

Exprimer le doute à l’aide de quelques traductions de « peut-être »

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doute1

Comme suite à l'article expliquant comment renoncer au mot tahitien « paha » afin d'exprimer le doute, voici de nouvelles structures visant au même but. On peut donc aussi traduire « peut-être »...

1) - En plaçant l’un des trois mots ou expressions suivants en début de phrase :

a) - « Maakau » : « Je pense (que oui, mais ce n’est pas sûr ) ».

« E hee òe i te koìka oìoì ? ». « Maakau ».

« Vas-tu à la fête demain ? » « Peut-être ».

b) - Tekateka :Tekateka e topa te ūa i te pō.

Peut-être pleuvra-t-il cette nuit ?

c) - E oti : « E vahi òe i ta ù èhi ? » « E oti ».

« Vas-tu casser mes cocos ? » « Peut-être ».


2) - À l’aide d’un mot ou d’une expression positionnés après le verbe :

a) - E haa : E tīmata e haa te hana i te hora e hitu.

Le travail commencera probablement à sept heures.

b) - Haana : « U vivini haana te tōìki i ta ù tekao ? »

« Y a-t-il une chance pour que les enfants aient compris ce que j’ai dit ? »

c) - Oti : «  U koakoa oti òe i ta òe hana ? »

« Es-tu au moins satisfait de ton travail ? »

d) - Ùanei :

*- E ìma tautini ùanei te nuiìa o te ènana kai » (St Mathieu 14, 21)

*- Le nombre de personnes qui purent manger s’élevait peut-être à 5000.


À la forme négative,
on obtient : Aê oti Taporo e tihe mai i tēnei pō e ùa. / Le Taporo ne viendra peut-être pas ce mardi.

Remarques concernant « oti » 

a) - Dans un article précédent, nous avons vu que si un Marquisien ne veut pas répondre à une question, ou s’il n’en connait pas la réponse, il affectionne de répliquer par une autre question en  utilisant oti ou nehe.

« I hea to ù (i)hovare ? » «  I hea oti ? »

« Où est mon cheval ? » « Qu’en sais-je ? » ; littéralement : « Où peut-il bien être ? »

b) - Oti sert aussi à exprimer la coordination disjonctive, c'est-à-dire, la traduction de : soit…soit…/ ou bien … ou bien ; à la forme négative, pour traduire ni…, ni…, on utilise aè…me i …me i.

*- « U koakoa oti òe, ua pekē oti òe ? » / « Tu es content ou bien tu es fâché ? »

*- «  i tihe mai i te hoeìa vaka to Ua Pou, me i to Ua Huna, me i to Tahuata ». / « Les rameurs de Ua Pou ne sont pas venus à la course de pirogues, ni ceux de Ua Huna, ni ceux de Tahuata ».

Dans le premier cas où il s’agit d’une interrogation, nombreux sont les Marquisiens, surtout dans les îles du sud qui utilisent le mot tahitien « ānei » :

*- « E aha teà ànimara ? e peto ānei ? e potu ānei ? » / « Qu’est-ce que c’est que cet animal ? Un chien ? Un chat ? ». Puisque « oti » et « ùanei » ont le même sens, il vaut mieux l’utiliser au lieu du mot tahitien « ānei » : « E aha teà ànimara ? e peto oti ? e potu oti ? ». « E aha teà ànimara ? e peto ùanei ? e potu ùanei ? »

Ne mélangeons pas les langues ! Respectons l’authenticité de la langue marquisienne, te èo ènana/ènata !

Cliquer ici pour lire l'article en marquisien !

 

Rédigé par Jacques Iakopo Pelleau en 2016 .
Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 1
4/08/2022.

 

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